Ecriture-Lecture




LA METEORITE


LA METEORITE




Machinalement, j?avais levé les yeux vers le ciel, et c?est avec stupéfaction que je vis une boule noire qui descendait à grande vitesse, et grossissait à chaque seconde.
D?après sa trajectoire, elle tomberait devant moi, assez loin sans doute, ce qui ne m?empêcha pas de me jeter à plat ventre, mes deux bras sur la tête dans un mouvement de protection illusoire, un peu ridicule.
Je me souviens que sous l?impact, la terre trembla sous moi, et me souleva d?au moins 20 ou 30 centimètres, avant que je ne perde connaissance.
Ce qui me refit prendre conscience, c?est le chatouillement provoqué par une fourmi qui se baladait dans l?une de mes narines. J?éternuais et me levais toujours sous le coup de l?émotion.
Devant moi, à quelques centaines de mètres, se dressait une colline arrondie qui ne se trouvait pas là avant que je ne m?évanouisse.
J?ai tout de suite pensé à une météorite, et je constatais que cet énorme bloc, d?une cinquantaine de mètres de haut, de deux ou 300 mètres de longueur, s?était encastré dans la terre, et se trouvait entouré d?une cuvette, faisant penser à des douves autour d?un château.
Je décidais d?aller voir de plus près ce phénomène extraordinaire, et je constatais que la petite colline était moins proche que je ne l?avais tout d?abord pensé. J?avais un bon kilomètre à parcourir.
En m?approchant ; je vis qu?il s?agissait d?une matière noire et brillante, un peu comme de l?anthracite en pâte.
J?étais arrivé à environ une centaine de mètres, quand je sentis que la température montait rapidement. Il est évident qu?en entrant dans l?atmosphère, le frottement dans l?air avait chauffé ce météorite, et je dus m?arrêter tant la chaleur était élevée.
Je pus cependant ramasser des parcelles qui avaient été projetés, et qui étaient d?une chaleur supportable.
C?était une matière noire et brillante comme l?anthracite, mais la comparaison s?arrêtait là, car la pâte était d?une douceur surprenante, et surtout d?une densité exceptionnelle. Minéral ou métal, je n?en savais rien mais son poids était sans doute au moins 5 fois celui de la terre.
Il est certain que cette chute de météorite ne pouvait passer inaperçue, et bientôt, un tas de gens allaient rappliquer pour voir ce phénomène.
J?avais eu la chance d?être aux premières loges, lors de la chute, j?entendais conserver ma petite avance, et tant pis, si je me brulais un peu. C?est du moins ce que je pensais jusqu?à ce que je me trouve à une vingtaine de mètres du bord de l?énorme masse. La chaleur était intenable, je dus reculer, avec la certitude que personne ne pourrait vraiment parvenir jusqu?au monticule avant plusieurs jours, car la masse chauffée était énorme, et allait mettre sans doute pas mal de temps pour tiédir.
En m?éloignant, j?ai cependant pu ramasser plusieurs parcelles déjà tièdes, et, revenu en un lieu où la température était supportable, j?ai pu, tout à loisir examiner les échantillons rapportés
Je l?ai déjà dit, la texture était assez remarquable, car si le poids était assez élevé, la douceur de cet élément était tout aussi extraordinaire. En frottant une petite boule entre le pouce et l?index, elle ne laissait aucune trace sur les doigts, et ne se réduisaient pas en poudre. Minéral ou métal, je ne pouvais toujours pas me prononcer.
Je relevais les yeux pour essayer d?évaluer plus précisément, les dimensions de cette météorite, lorsque je me suis retrouvé figé de stupéfaction.

Une très légère vapeur sortait de la masse bouillante, mais assez légère pour ne pas troubler la vision. C?est donc avec une certaine clarté que je vis sortir de la masse noire, un puis deux êtres qui ne ressemblaient à rien de connu sur terre. En tous cas, de connu par moi.
Ils étaient d?un blanc immaculé, ce qui les rendait particulièrement visible sur ce fond noir. Filiformes et d?une hauteur d?environ un mètre d?après ce que je pouvais juger d?une distance d?une trentaine de mètres, cela me fit penser un peu à la représentation schématique du célèbre héros, Simon Templar, le Saint.
En haut un léger renflement pouvait faire penser à une tête. A mi- corps environ, plusieurs filaments en partaient, et, malgré la distance qui nous séparait j?entendais une sorte de bourdonnement qui me paraissait être produit par les deux êtres en conversation.
Je ne sais pas si ces bestioles étaient douées du sens de la vue, en tous cas, rien n?indiquait qu?ils avaient pu m?apercevoir. Pendant plusieurs secondes, je pus les examiner tout à loisir. Ils arpentaient la surface de la météorite en s?aidant de leurs filaments, et se déplaçaient un peu comme nos araignées.
Soudain l?un d?eux s?immobilisa, semblant être en état d?alerte. Le bourdonnement avait cessé, puis il reprit beaucoup plus fort, pendant que les deux choses rentrèrent précipitamment dans la masse noire, en gigotant comme des vers de terre. J?avais sans doute été repéré.
Personne ne venait auprès de moi, et j?en compris assez vite la raison.
C?est de l?autre côté de la météorite que se trouvaient deux villages et les voies de communication. J?entendis d?ailleurs le ronflement de plusieurs automobiles qui devaient se diriger vers la météorite.
Je suis resté plusieurs minutes, espérant voir réapparaitre ces curieux habitants qui dans leur météorite venaient de prendre contact avec notre terre.
Je rentrais chez moi et allumait ma télévision. Il n?était question que de la météorite, mais personne ne fit allusion à des êtres vivants tombés avec l?énorme bloc.
Au journal télévisé du soir, une grande place était faite à ce phénomène, qui d?après les premiers recensements de population n?aurait fait aucune victime, ce qui était assez miraculeux.
Le lendemain matin, je revins à l?endroit exact où je me trouvais la veille lorsque la météorite était tombée. J?eus la surprise de revoir mes deux curieuses bestioles, qui se déplaçaient en surface, sans s?occuper de moi qui me trouvait à une trentaine de mètres.
Soudain, elles s?arrêtèrent simultanément, et semblaient me faire face, quoiqu?il soit bien difficile de savoir quel était le devant ou l?arrière de ces êtres bizarres..
J?étais moi même parfaitement immobile, lorsqu?ils se mirent en mouvement, vers moi, semble-t-il. Ils disparurent dans le creux qui s?était formé dans la terre lors de la chute, puis, je les vis réapparaitre et se diriger vers moi.
J?avoue qu?à ce moment là, je n?étais pas très tranquille, car après tout, comment savoir les intentions de ces bêtes inconnues.
Je fis cependant un immense effort pour ne pas bouger, et ils arrivèrent pour s?arrêter à deux mètres de moi.
Ces bêtes étaient vraiment curieuses, car d?après leur volume total, elles ne devaient pas peser plus de deux ou 300 grammes, pour 1 mètre de haut. Elles n?étaient constituées que de fils. L?un constituait l?axe principal et d?autres filaments partaient d?environ la mi-hauteur. Rien qui ne ressemble à des yeux ou des oreilles.
Pendant leur marche vers moi, ils avaient été silencieux, mais dès qu?ils s?arrêtèrent ils émirent des bourdonnements qui semblaient être leur langage.
Je me mis moi-même à parler, mais il est évident qu?aucun contact n?était possible entre nous.
Je me mis alors à m?éloigner, en tournant la tête vers eux, et en faisant du bras le signe de me suivre. Ils restèrent immobiles un bon moment, puis se mirent à marcher pour me suivre.
Ils vinrent à ma hauteur, et l?un d?eux posa un tentacule sur mon visage, en se mettant à bourdonner très fort, comme s?il faisait part à son compagnon, de ses observations sur la nature de ma peau.
Enhardi par leur attitude, je posais à mon tour ma main sur le haut de l?axe principal, de celui qui était le plus proche de moi. J?eus l?impression de toucher un morceau de bois, très dur, et à la température ambiante. Il semblait donc que ces petits êtres pouvaient s?adapter à toutes les températures, sans aucune difficulté.

Nous avions fait une centaine de mètres lorsque l?un deux prit ma main, avec une force inouie et m?obligea à m?arrêter, pendant que l?autre repartait à grande vitesse vers la météorite. C?est tout juste si j?ai eu le temps de m?inquiéter, que, toujours à grande allure, il était revenu vers nous, portant dans l?un de ses tentacules un morceau de la matière de la météorite ? Il en donna une partie à son compagnon, et sous mes yeux effarés, je vis disparaitre peu à peu les morceaux de météorites, comme si mes deux nouveaux amis ( j?espérais pouvoir les considérer comme tels) venaient de se nourrir.
Lorsque nous sommes arrivés chez moi, ils ne firent aucune difficulté pour entrer dans ma maison, dans laquelle ils circulèrent lentement en examinant toutes choses tout en bourdonnant pour échanger leurs impressions.
Comme ils s?étaient nourris devant moi, je pensais qu?il me revenait d?en faire autant. Je sortis une assiette, du fromage, du pain et je me mis à manger. Ils étaient devant moi, immobile, très intéressés apparemment par ce que je faisais. Mon petit repas terminé, comme je quittais ma chaise, ils se mirent à circuler dans la maison à une vitesse foudroyante, tantôt marchant sur plusieurs « pattes » tantôt glissant comme un serpent avec une souplesse effarante, contournant les obstacles, ou les escaladant.
Il est certain que ces êtres étaient doués du sens de l?observation, mais je ne parvenais pas à aller plus loin dans leur connaissance. Etaient-ils doués d?intelligence, c'est-à-dire, avaient-ils une aptitude à saisir des rapports et à en tirer des conclusions ?
Une chose était incontestable : Ils communiquaient beaucoup entre eux par des bourdonnements plus ou moins forts, et savaient aussi se taire quand leur attention était particulièrement sollicitée.
Après avoir parcouru la maison en tous sens pendant près d?une heure, l?un d?eux s?approcha de moi, et l?un de ses tentacules prit ma main. Je constatais à nouveau la force extraordinaire de ces petits êtres, car je fus littéralement tiré à l?extérieur de la maison, et ils m?emmenèrent vers la météorite.
Ils avaient du constater que je ne supportais pas la chaleur, car ma main fut lâchée alors que nous nous trouvions à une trentaine de mètres de ma météorite. Ils continuèrent jusqu?à elle, prirent chacun un peu de cette matière noire et brillante qui la constituait, et revinrent vers moi.
L?un d?eux, grimpant à ma jambe, vint présenter cette matière noire près de ma bouche, comme s?il m?invitait à en manger. Je n?étais pas très attiré par cette pâte peu ragoutante, mais voyant mon hésitation, il me força pratiquement à en prendre un morceau dans la bouche.
C?était exquis !
Je ne sais à quoi comparer le goût de cette matière. Pour employer des termes humains, c?était légèrement sucré, le parfum était suave mais ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, la consistance était crémeuse, et après avoir avalé tout ce qu?avait apporté le premier, le second monta à son tour sur mon autre jambe et vint présenter sa provende devant ma bouche. Un vrai régal.
Ces êtres, doués d?une force exceptionnelle étaient cependant très légers, et à eux deux ne devaient pas peser plus d?une livre.
Mon « repas « terminé, ils retournèrent vers la météorite et ramenèrent un peu de cette matière, mais pour eux cette fois ci, et ils l?absorbèrent par une sorte d?osmose, au niveau supérieur de leurs corps, après quoi, l?un d?eux me repris par la main, et nous sommes revenus dans ma maison.
Nous étions revenus depuis 5 minutes chez moi, mes deux petits compagnons continuaient à inspecter chaque objet en échangeant sans doute leurs impressions, quand la sonnette de ma porte d?entrée retentit.
Mes deux hôtes disparurent instantanément, et je n?ai même pas vu où ils étaient allés se cacher.
Je suis allé ouvrir. C?était Madeleine, une vieille camarade d?enfance (Quand je dis vieille amie, c?est que notre amitié remontait à 20 ans, mais nous avions le même âge, 29 ans).
Tout aussitôt elle se mit à me parler de la météorite, et de la peur qu?elle avait eue pour moi, quand elle avait su le point de chute de l?énorme bloc, car elle savait que j?aimais me promener dans ce coin. Lorsque cela s?était produit, elle était en Angleterre, et elle était revenue rapidement en France, et directement chez moi, sans passer chez elle, pour bien s?assurer qu?il ne m?était rien arrivé.
Pendant qu?elle me parlait, je réfléchissais à l?opportunité ou non de lui parler de mes deux petits visiteurs, et finalement je résolus de lui en parler en lui demandant pour l?instant de n?en rien dire à personne. Ce faisant, je ne me faisais pas trop d?illusions, car je savais par expérience qu?un secret est une chose que l?on ne dit qu?à une personne à la fois.
- Tu sais, Madeleine, la chute d?une météorite est un évènement considérable, mais j?ai constaté un phénomène encore beaucoup plus extraordinaire. Il y avait dans cette énorme masse des êtres vivants.
Madeleine me regarda avec inquiétude, persuadée sans doute que j?avais du recevoir quelques gros éclats de la météorite à la suite de sa chute, et que mon psychisme en était altéré.

Je me mis alors à émettre un bourdonnement en essayant d?imiter le bruit qu?émettaient mes visiteurs célestes, ce qui eut deux conséquences. La première était la consternation qui s?inscrivit sur le visage de mon amie, persuadée que mon attitude apportait la confirmation de ses craintes.
La seconde conséquence qui d?ailleurs me remplit d?orgueil pour la valeur de mon imitation, fut l?apparition de mes deux bestioles, apparition qui fit pousser un cri de peur à Madeleine.
Je me dirigeais vers l?une d?elles et lui tendis la main, qu?elle saisit avec l?un de ses filaments.
- Tu vois Madeleine que je suis sain d?esprit, et que ces charmantes petites bêtes sont bien sorties de la météorite, comme j?ai pu le constater directement.
Je racontais alors à mon amie tout ce qui s?était passé depuis la chute de l?aérolite, et ce que j?avais pu remarquer et savoir sur nos visiteuses, c'est-à-dire peu de chose en vérité, hormis qu?il s?agissait d?êtres vivants, doués d?un formidable sens d?observation. Je venais juste de terminer mon récit, lorsque celle que je tenais par la main, tendit un autre filament qui vint saisir la main de Madeleine.
- Il faut avouer que tes petites amies sont sympathiques et accueillantes. Il est incontestable qu?elles pensent, et il serait passionnant de pouvoir communiquer.
A ce moment, à notre immense surprise, l?une dit, d?une voix aigue : Manger.
Elles aussi avaient des talents d?imitatrice, et j?eus la présence d?esprit de sortir une assiette, du pain, et du fromage, en conviant Madeleine à grignoter avec moi.
Nos deux hôtes se mirent à bourdonner et l?un d?eux partit à une vitesse extraordinaire, pour revenir quelques secondes plus tard avec un petit morceau de la météorite qu?elle partagea avec sa compagne. Avant de poser leur nourriture sur le sommet qui devait leur servir de tête, ils dirent tout deux : « manger », et leur nourriture disparut lentement comme par osmose.
Madeleine me dit, que ces petites bêtes comprenaient très vite, et qu?il suffisait de prononcer un mot, en accomplissant l?acte qui lui correspondait pour qu?elles puissent apprendre notre langue.
Je fis couler le robinet, et montrant l?eau qui coulait, je répétais plusieurs fois « eau ». Après deux ou trois essais elles prononcèrent d?une façon très compréhensible : « eau »
Je fis voir le pain, le fromage, les yeux, le nez ;, les oreilles de madeleine, et non seulement, elles parvenaient très vite à prononcer les mots, mais elles devaient avoir une mémoire stupéfiante car un mot dit une fois n?était plus oublié.
Il était curieux de constater que dans cette tentative pour pouvoir communiquer, ce sont elles qui faisaient tous les efforts, mais que c?est nous qui avions les plus grandes difficultés.
Tant qu?il s?agissait de désigner des objets usuels, les choses étaient faciles. Mais comment par exemple parler du temps, et de l?âge par exemple.
J?ai commencé par leur apprendre à compter, ce qui se fit très rapidement. J?avais pris dix fourchettes, et après qu?elles aient su compter jusqu?à dix, je leur fit comprendre, en reprenant le paquet de fourchettes, et en les mettant une à une à côté de l?ancien emplacement, elles apprirent de 11 à vingt, et ainsi de suite.
Très vite, en moins de deux heures, aidé par Madeleine, je leur avais appris à compter jusqu?à mille. Puis je leur appris à lire l?heure.
Avant que le soleil ne se couche, je le leur désignais, et par geste, je leur expliquais, ce qu?elle savait manifestement déjà, que le soleil tournait autour de la terre, et je leur dit qu?un tour se faisait en 24 heures.
En mimant le soleil qui tourne autour d?un point fixe, je leur expliquais que 365 jours donnaient une année, puis je leur fis comprendre que Madeleine et moi avions 29 ans, et en les désignant, je leur demandais quel était leur âge.
Avant de faire part de leur réponse, je dois dire que Madeleine et moi étions très troublés par un fait. En dehors des mouvements de leurs filaments, ces petits êtres n?avaient aucune autre expression. Pas de bouche ou d?oreille, et lorsqu?ils bourdonnaient ou parlaient, on se demandait d?où les sons pouvaient sortir. Nous en sommes arrivés à la conclusion que tous les sens s?exprimaient par leurs filaments.
J?en reviens à leur réponse sur leur âge. Nous avons cru comprendre, ce qui était rationnel, que le temps était très différent pour eux, puisqu?ils n?ont pas le soleil qui rythme nos vies. Puis, opérant sans doute une conversion, ils nous dirent qu?ils avaient environ 3 ans.
En m?étendant par terre, immobile pour représenter la mort, je leur dis que sur terre nous vivons de 70 à 80 ans. Ils comprirent parfaitement, puisque l?un d?eux, s?étendit comme je l?avais fait, alors que l?autre nous dit : 5 ans.
J?avais tout au début pensé que la communication ne serait pas possible avec ces êtres venus d?ailleurs, et finalement, nous parvenions parfaitement à nous comprendre.
Toutes les heures, l?un d?eux allait chercher un peu de nourriture. En fait, ils étaient un peu comme nos vers de terre et se nourrissaient de leur terre. Mais il y avait une différence importante : Nos vers digèrent puis rejettent de la terre, alors que ces petits être ne rejetaient rien du tout. C?est comme si la nourriture servait à leur donner l?énergie nécessaire, mais ne produisait aucun déchet. Leur nourriture était entièrement assimilable.

Le soir, Madeleine s?apprêtait à me quitter pour rentrer chez elle, mais, craignant un peu qu?elle ne parle du phénomène auquel nous assistions, je lui proposais de rester chez moi, puisqu?elle avait toutes ces affaires avec elle. Elle ne fut pas dupe de ma proposition :
- Tu crains que je ne parle de tout ça, hein ? Remarque, tu n?as pas tort. J?aurais peut être été tentée de raconter cette histoire mystérieuse. Alors, d?accord : je reste. Crois tu que ça dort, ces petites bestioles ?
- Nous verrons bien. Après le diner, nous irons nous coucher (Tu iras dans la chambre bleue) et nous verrons bien ce qu?ils feront.
Notre repas terminé, je leur expliquais que nous allions nous coucher, et allongé, fermant les yeux, et faisant semblant de ronfler pour qu?ils ne confondent pas avec la mort, je leur demandais si eux aussi faisaient la même chose. Ils se mirent à danser, courir, ramper etc, me prouvant qu?ils restaient éveillés.
Le lendemain matin, nous nous sommes retrouvés, Madeleine et moi dans la cuisine, mais il n?y avait pas trace de nos petites amies. Nous avons cherché dans toutes les pièces, mais elles étaient parties.
En revanche, je me suis aperçu que plusieurs de mes livres avaient disparu.
J?ai proposé à Madeleine de venir près de la météorite. La chaleur était toujours aussi élevée à proximité, et nous sommes restés à 20 ou 30 mètres. Nous avons longé la météorite sur plusieurs dizaines de mètres, sans apercevoir nos petites amies. Pourquoi étaient-elles reparties dans leur élément ? Peut être ne pouvaient-elles pas vivre très longtemps en dehors de leur milieu naturel ?

Il y a deux mois que la météorite est tombée. Bien que chaude encore, nous avons pu ce matin, Madeleine et moi, et pour la première fois, faire quelques pas sur elle. Ce n?était pas très facile, car nos pieds s?enfonçaient de quinze ou vingt centimètres à chaque pas.
C?est en revenant de notre expédition, que nous avons constaté, que sur la table de ma cuisine, tous les livres étaient revenus, et que sur un morceau de papier, en lettres d?imprimerie quelques mots avaient été tracés.
« Repartons chez nous. Adieu. Merci. »
Heureusement que Madeleine peut témoigner de la véracité de ce récit, car le mot aurait pu être écrit par n?importe qui.
Je crois qu?il se passera peu de jours, jusqu?à ma mort, où je ne penserai pas à mes gentilles petites amies.

FIN
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